Covoiturage de proximité : pléthore d’applications à la recherche du Graal


Si le covoiturage existe depuis l’invention des véhicules et des petites annonces, l’air du numérique a transformé la pratique. En particulier, les plateformes/applications de covoiturage veulent s’occuper de vos contraintes matérielles notamment en rendant possible la rencontre d’une offre et d’une demande. En résumé, les plateformes tentent de simplifier le covoiturage… mais cette simplification n’est pas évidente ! Petit tour d’horizon non exhaustif.
Klaxit, l’ambitieuse de la mobilité
Klaxit, une application qui vise le covoiturage domicile-travail, met en lien des professionnels qui travaillent dans les mêmes zones géographiques. Celui qui se veut être un “Blablacar en mieux”, propose une fonctionnalité, le “Scan Drive”, qui enregistre l’itinéraire exact de l’utilisateur lors de son parcours habituel afin de le mettre en lien avec des conducteurs dont le trajet est approximativement identique. Klaxit entend aussi améliorer le covoiturage en permettant aux covoitureurs de régler leurs coûts en fin de mois grâce à un système de calcul automatique.
Citygoo, le covoiturage banlieusard
Misant sur l’attractivité du prix et l’instantanéité du processus de rencontre offre-demande, Citygoo souhaite apporter une nouvelle solution au duopole VTC / transports en communs dans les trajets inter-banlieues en Ile-de-France. L’application cherche à se distinguer en offrant un service de géolocalisation pour limiter la perte de temps liée à la planification du trajet et promet au conducteur une indemnité plus avantageuse que celles existant sur le marché.
Karos, l’appli technophile
A cheval sur les deux secteurs – trajets de courtes distances et trajets domicile-travail – Karos souhaite anticiper les déplacements de ses utilisateurs grâce à un algorithme de machine learning. Une fois les habitudes des utilisateurs enregistrées, Karos met en lien passager et conducteur et leur promet un service de covoiturage adapté.
Netlift, la réaliste
La plateforme montréalaise se considère comme une extension du réseau de transports publics qui a pour vocation de remplir les sièges vides dans les véhicules qui, chaque jour, effectuent les mêmes trajets. Soulignant la faible probabilité que deux utilisateurs se rendent au même point, Netlift propose des covoiturages en fonction des routes empruntées et non de la destination finale.
Mobicoop, l’opérateur de mobilité
Mobicoop se définit comme opérateur de Covoiturage, avec plusieurs offres : du site internet de mise en relation (comme blablacar) au covoiturage dynamique. Mobicoop propose aussi des applications, une centrale de mobilité, une plateforme multimodale, un système de gestion d’autopartage ou de vélos…
Ridewith, prudent poulain de Google
Après le scandalel Uber, Google reste prudent en lançant son application de covoiturage RideWith qui s’appuie sur la communauté Waze. Proposé uniquement en Israel, RideWith limite les conducteurs à un gain maximal brut de 56 cents du kilomètre (Google prélève 15% de commission) et à deux covoiturages par jour. Passagers et conducteurs ne sont mis en contact que s’ils vivent dans la même zone géographique (délimitée au quartier) et s’ils travaillent dans la même direction.
La Zooz, monnaie virtuelle VS masse critique
La Zooz souhaite développer le covoiturage à l’échelle internationale par un système d’incitations financières, les “Zooz token”. Afin de vaincre le problème de la masse critique, la Zooz rémunère les utilisateurs, mêmes seuls dans leur véhicule en fonction des kilomètres parcourus. Ainsi, les premiers utilisateurs sont incités à s’inscrire pour gagner des Zooz même si le service n’est pas encore effectif. Lors du covoiturage aucun échange monétaire n’a lieu, tout repose sur le Bitcoin. Pour l’instant, cela n’a pas suffit à faire décoller le nombre d’utilisateurs.
Ce parorama est loin d’être exhaustif, puisque nous aurions également pu citer : Flinc (l’allemande avec la plus grosse communauté revendiquée à l’échelle européenne), Poolmyride, Hitchhiker, Direct Covoiturage, Oszkar, Rideler, ShareaCar, Carpooling, Carma, Letzgo, Shareway, Zupp, MaPool, ComOn, Wever, Faxi, SRide, CovoitureurLite, HopIn, myCarpool, Kankaroo, CoYatri, CarpoolMeet, Toogethr, Rideshare4less, Let’s Carpool, Zify, Hupp et bien d’autres…
Il y a pléthore d’applications pour le covoiturage local. Malheureusement, il n’est pas certain que ce foisonnement suffise à faire décoller la pratique, malgré la multitude de fonctionnalités proposées. Le foisonnement joue même dans le sens d’une dispersion des usagers potentiels.
Peut-être est-il nécessaire de prendre le problème de manière plus large ? Et notamment de penser intégration du numérique au territoire ?