
De la dépendance à la liberté, réinventons la mobilité
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Construite sur un “système voiture”, la France a fait du véhicule particulier la pierre angulaire de sa mobilité. De ce fait, 51% des français souhaiteraient se passer de leur voiture au quotidien mais estiment qu’ils ne le peuvent pas. Faute d’offre de qualité…
[En bref] Vous n’avez pas le temps de lire cet article en entier ? Voici l’essentiel à retenir. La dépendance des français à la voiture individuelle est la conséquence d’un manque d’offre de transport de qualité. La construction d’un réseau de transport rapide, cadencé, fréquent et fiable est donc nécessaire pour lutter contre l’autosolisme. Mais cela implique de proposer une offre de mobilité adaptée aux territoires – donc au nombre de personnes à transporter – qui s’articule autour de 3 modes principaux : les RER métropolitains, les lignes de car express, les lignes de covoiturage express, en plus des lignes express vélo pour les trajets courts. “La France qui conduit” doit être maillée de transports en commun. Il en va des enjeux de transition, de justice sociale et de dignité territoriale.
Le constat est simple : en France, nous sommes dépendants de notre voiture pour nos trajets quotidiens. Et pour preuve : la voiture est utilisée pour 81% des kilomètres parcourus et 86% des Français utilisent leur voiture pour réaliser au moins un déplacement quotidien. Et, parmi eux, 51% souhaiteraient s’en passer mais estiment qu’ils ne peuvent pas. Cette proportion augmente à 67% en zone rurale…
Le Baromètre Sobriétés et Modes de Vie 2024 de l’Ademe montre en ce sens que les automobilistes considèrent user de leur voiture à bon escient. En effet, seulement 19 % des individus qui utilisent tous les jours leur voiture estiment qu’ils ont tendance à trop l’utiliser.
Alors, comment l’expliquer ?
En réalité, la France est un pays qui conduit, car il s’est construit autour du transport individuel. Voirie, signalisation, stationnement, aménagement du territoire… L’espace public a été pensé pour faciliter les déplacements en voiture, qui est le mode le plus performant pour la majorité des trajets.
Si les grandes métropoles ont largement développé les modes actifs et les transports en commun et fortement contraint l’usage de la voiture à l’intérieur de leurs frontières administratives, ce n’est pas le cas des territoires moins denses, mal desservis par les lignes de transports en commun classiques.
Le “système voiture” reste ancré dans les représentations sociales, peut-être encore plus dans celle des décideurs que celles des citoyens. Lorsqu’on sonde les habitants de la “France qui conduit”, les 3 premières raisons qui justifient l’usage quotidien de la voiture sont les suivantes :
Notre dépendance à la voiture individuelle est donc la conséquence d’un manque d’offre de qualité : c’est-à-dire l’absence d’une offre fréquente, rapide, cadencée et fiable, à proximité du domicile. C’est notamment le cas dans les zones peu denses, particulièrement touchées par ce manque.
Si l’on ne parvient pas à déployer des modes transport en commun “lourds” et fréquents sur tout le territoire, c’est parce qu’au-delà des liaisons très fréquentées, ils touchent à leurs limites en matière d’efficacité économique et écologique. Autrement dit, ils dépassent leur zone de pertinence.
La zone de pertinence d’un mode de transport correspond aux liaisons sur lesquelles sa capacité d’emport correspond au volume de déplacements. Autrement dit, plus le nombre de personnes à transporter est élevé, plus la capacité d’emport nécessaire sera importante. Inversement, plus la densité de population ou de déplacements sur une liaison est faible, plus la capacité d’emport nécessaire sera réduite.
La zone de pertinence d’un mode de transport du quotidien est celle où les véhicules peuvent fournir une offre fréquente, tout en étant suffisamment remplis pour être soutenables d’un point de vue écologique et économique.
Prenons l’exemple concret d’un car express qui circule toutes les 10 minutes, en faisant peu d’arrêts. Ce car trouvera toute sa pertinence là où la densité et le nombre de déplacement seront suffisante pour garantir son taux de remplissage, par exemple pour relier quelques arrêts structurants d’une métropole depuis depuis les communes principales de sa couronne périurbaine.
En revanche, admettons que l’on utilise ce même mode de transport pour desservir des arrêts intermédiaires avec moins de fréquentation, ou qu’on l’étende jusqu’à des communes rurales peu peuplées. Le taux de remplissage sera faible, car la capacité d’emport sera trop importante par rapport à la faible densité de population. Et faire circuler toutes les 10 minutes un car presque vide, ce n’est pas viable d’un point de vue économique et encore moins d’un point de vue écologique…
Sur les liaisons avec peu de déplacement, seule la voiture est capable de garantir cette qualité de service. Car elle peut combiner petit volume (adapté à la densité de population) et haute fréquence.
Et pour ce faire, il faut transformer en offre de transport une ressource existante : les sièges libres dans les véhicules en circulation.
Aujourd’hui, le taux d’occupation des voitures est de seulement 1,4 pour les trajets du quotidien, chiffre qui descend à 1,07 pour le domicile – travail. Autrement dit, 3/4 de la capacité de transport est perdue et inutilisée, ce qui signifie que 3/4 des barils de pétrole sont extraits, importés, transformés, distribués, brûlés… pour rien. Pourtant, les sièges disponibles sont là. Pas moins de 60 millions de sièges libres circulent chaque jour en France, en heure de pointe. 60 millions de sièges libres qui, s’ils étaient exploités dans le cadre de lignes de covoiturage, pourraient changer la donne. Et faire reculer l’autosolisme !
La France qui conduit a donc besoin d’un réseau de transport express qui inclue la voiture. Dans l’objectif d’offrir un service de transport rapide, cadencé, fréquent et fiable, y compris là où les transports classiques trouvent leurs limites.
Sur les déplacements courts, les modes actifs peuvent généralement être privilégiés, notamment la marche et le vélo. Pour les déplacements longs du quotidien, les ordres de grandeur suivants peuvent être retenus :
Nous avons appelé cette approche “Transport express pour tous dans la France qui conduit”.
L’étude du potentiel de couverture d’un Plan National Transport Express met en avant l’extension du domaine des transports publics permise par le développement d’un système multimodal qui intègre la voiture individuelle.
Ce réseau peut constituer la colonne vertébrale de l’offre de mobilité. Il doit aussi bien sûr être pensé en articulation avec le transport solidaire, à la demande, le covoiturage planifié, l’autopartage, les lignes vélos secondaires…
L’étude du potentiel de couverture d’un Plan National Transport Express met en avant l’extension du domaine des transports publics permise par le développement d’un système multimodal qui intègre la voiture individuelle.
Ce réseau peut constituer la colonne vertébrale de l’offre de mobilité. Il doit aussi bien sûr être pensé en articulation avec le transport solidaire, à la demande, le covoiturage planifié, l’autopartage, les lignes vélos secondaires…
Ce “choc d’offre” de transports express doit permettre la complémentarité et la redondance des modes, plutôt que leur concurrence. Pour cela, les services doivent être conçus et exploités de manière intégrée. Et à ce sujet, n’hésitez pas à lire notre article sur l’exemple de la politique de Grenoble, un cas d’école en matière de mobilité intégrée !
En résumé : la France qui conduit doit être maillée de transport en commun. Et ces transports en commun doivent inclure des lignes de covoiturage express sur des territoires ou d’autres modes ne sont pas pertinents.
Il en va des enjeux de transition, de justice sociale et de dignité territoriale.
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